Jérôme est né le 14 avril 1983 en région parisienne. Il a grandi à Brie-Comte-Robert auprès de Thierry et Véronique ses parents aimants et de Cédric son petit frère de 6 ans son cadet...
Ses parents le décrivent comme un petit garçon engagé, passionné. Il a su mettre sa passion au service du foot, sport qu'il découvre vers l'âge de 6-7 ans, et il présente un don certain pour le maniement du ballon rond. A tel point que plus tard, cet excellent défenseur a été repéré par détection pour aller en club.
En grandissant Jérôme marque par sa personnalité serviable, il est généreux, parfois à ses dépends selon Véronique sa maman. Il a parfois souffert de constater qu'il ne recevait pas autant en retour confirme Reine, son épouse.
Reine, sa reine, Jérôme la rencontre un soir de 2003 par l'intermédiaire de sa cousine, dont Reine est la meilleure amie. Plutôt timide, réservé, Jérôme est discret, c'est elle qui va vers lui pour l'inviter à danser, lui qui aime pourtant tellement faire la fête ! Ils quittent cette soirée en échangeant leurs numéros de téléphone, la suite sera des plus heureuse.
Il choisira de ne pas épouser Reine, disant que l'amour n'a pas besoin de cela pour sceller leur bonheur. Leurs 3 enfants seront ce ciment. D'abord Stella, 18 ans, Steeven, 15 ans et Nils 10 ans.
Reine se souvient, avec émotions, du soir où la police a frappé à sa porte. Ce 14 avril 2022, jour de l'anniversaire de Jérôme, elle s'est d'abord demandé ce "qu'il avait fait comme bêtise". Mais quand l'agent des forces de l'ordre, le ton grave, lui a dit "madame, c'est fini", c'est son monde qui s'est écroulé. Son essentiel a perdu la vie dans un accident de voiture, à deux pas de chez eux. Jérôme est mort sur le coup. A la fois rassurante, cette annonce est trop brutale. Reine sait, mais elle ne peut pas réaliser. Secouée par le chagrin elle ne peut pas annoncer cette terrible nouvelle à ses beaux-parents. C'est sa soeur qui le fera. Véronique, Thierry et Cédric ne comprennent pas. "Il est parti". Parti où, comment, pourquoi ? Puis la réalité les ébranle. Ils ont compris, mais ils ne peuvent pas intégrer. Perdre un fils n'est pas dans l'ordre des choses.
Cédric évoque ce grand frère une larme déferlant sur la joue. Son absence est injuste, le vide est béant. Mais à l'évocation des souvenirs c'est la joie qui revient, celle d'avoir été le seul privilégié à partager l'enfance et l'adolescence en fusion, avec une complicité sans failles avec cet être doté d'un grand coeur. Jérôme lui a appris à jouer au foot évidemment. Mais il savait aussi écouter son petit frère. Ensemble ils ont partagé ce qu'on ne dit pas aux autres, à tous les autres pourtant si importants. Un frère c'est différent.
Cédric évoque les glissades sur des cartons dans les escaliers, les parties de console parfois mais leur préférence à être dehors malgré tout. Dans les moments forts qui reviennent à la surface il y a les vacances à Anglet, la plage, les vagues, la légèreté d'être sous l'eau. Et puis il est important de dire les parties de pêche avec Jacques, leur grand-père paternel qui leur a appris à pêcher la grenouille ! Et Geneviève leur grand-mère paternelle de qui ils ont été si proches. Jérôme a été son premier petit-fils, autant dire qu'il a eu une place d'honneur dans son coeur. Mais son coeur a été assez grand pour y accueillir équitablement Cédric et les autres ensuite.
Les 6 années qui séparaient les deux frères n'ont rien enlevé à leur complicité, enfants, adolescents, adultes, ces deux-là se sont manifesté leur amour, leur respect, sans laisser le temps ni l'espace les éloigner. Entourés de leurs parents ils ont formé une famille unie.
C'est ce qui a permis à Jérôme de fonder une famille sur le même schéma. Papa attentionné il parlait avec ses enfants. Il était fier de sa fille Stella qui fait des études de cinéma. Avec ses deux fils il faisait du bricolage, du sport, de la musique, en témoigne cette musique qu'il a créé avec ses trois enfants.
Jérôme était un jusqu'au boutiste. Cela s'est vérifié dans tous les domaines de sa vie, sur le plan personnel et familial mais aussi scolaire et professionnel. Il s'était fixé pour objectif de travailler à la SNECMA, où travaillait Thierry, son papa. En BEP quand les professeurs ont voulu lui faire sauter une classe Jérôme a fait preuve de sagesse et de maturité en disant que cela serait préjudiciable pour sa culture générale pour prétendre à une prépa afin d'intégrer cette entreprise de renom. Il a préféré donc étudier une année de plus pour réaliser son rêve. Sa constance et sa volonté ont permis à Jérome de travailler dans l'entreprise où évoluait son papa, pendant presque 20 ans, avec un sérieux et une fiabilité reconnus par ses pairs.
Son engagement il a également souhaité le mettre au service des ses concitoyens en étant candidat sur une liste électorale.
Il est même passé sur France 3
(à compléter)La vie qu'il aimait tant l'a quitté, mais le lien avec ses proches ne mourra pas. Il est fort ce lien, suffisamment fort pour vaincre la mort. Alors si Jérôme est maintenant au service de tous ceux qu'il a retrouvés, il veille sur chacun de ses êtres chers ici restés, en peine, mais forts de ce lien qui les habite pour continuer le voyage loin des yeux mais si près du coeur.
Jérôme dans les mots de Thierry (son papa)
4 soirs par semaine et le dimanche étaient consacrés au foot, le samedi étant pour son fils cadet Cédric. Jérôme faisait la fierté de Thierry. Il se souvient de cette fois où son fils avait "dépanné" au post de libéro sur le terrain par manque de joueurs à cet endroit stratégique certes mais qui n'était pas le sien. Quoi qu'il en soit il avait rempli son rôle avec pugnacité, perfectionnisme et passion, comme à chaque fois.
Thierry se remémore le jour où il était allé, pour l'anniversaire de son fils, à un bar que Jérôme fréquentait régulièrement avec ses copains, "le Martin Pêcheur". Il se souvient d'une formule que Jérôme utilisait pour demander si ça allait, il disait "alors, la patate ?". Sa présence, sa gentillesse, son respect et son amour manquent à Thierry, lui qui a toujours été là pour son fils, qui lui a appris la ponctualité et le respect pour les autres entre autre.
Jérôme dans les souvenirs de Véronique (sa maman)
Petit, Jérôme a appris à faire du vélo sans petites roues avec sa maman. Elle se souvient qu'il ne voulait pas, qu'il pleurait à l'idée de ne plus avoir ses roulettes de sécurité derrière lui, mais cela s'est finalement fait tout seul.
Véronique aime également se rappeler qu'à ses côté Jérôme avait appris la cuisine, notamment à faire des crèmes instantanées Francorusse, ce qu'il aimait ensuite faire parfois après le collège.
Grâce à l'éveil gustatif de sa maman, il aimait les bonnes choses. Il disait d'ailleurs que les crêpes de son papa étaient les meilleures. L'amour pour la bonne nourriture l'a amené à faire plaisir aux siens à travers elle. Toujours attentionné, Jérôme avait notamment offert à Véronique une "chaussure à l'ancienne" en chocolat pour la fête des mères. Il aimait faire des cadeaux à ses proches.
Pour mémoire également, il avait apporté une côte de boeuf à la maison de campagne de Normandie pour partager avec sa famille. Puis, lors d'une soirée d'anniversaire de sa fille Stella, Jérôme avait dansé avec Véronique dans la cuisine.
Cette grande générosité manque à cette maman.
Jérôme dans le coeur de Reine (sa compagne)
Le regard malicieux de Jérôme a fait chavirer le coeur de Reine toute leur vie durant. Elle se souvient de leur premier voyage à BAngui centre Afrique, d'où est originaire Reine. Jérôme s'est parfaitement adapté au pays et à ses coutumes. Il avait pilé le manioc avec la mère et la grand-mère de Reine. Puis il était sorti avec ses beaux-frères pour faire une balade dans ce pays qui l'a tout de suite adopté. Malheureusement, lors d'une fête moundou pour les "Blancs", Jérôme avait mangé quelque chose qui lui avait donné des boutons. A part ce petit désagrément leur séjour de 3 semaines a été génial. Moment gravé à jamais dans leur coeur.
Revenons en France à présent où Jérôme a voulu faire prendre des cours de ski à sa Reine. Lui qui fonçait sur les pistes, qui ne s'arrêtait pas, avait voulu partager ces sensations avec Reine. Mais, beaucoup plus prudente, elle n'aura jamais été aussi intrépide que son homme sur les skis.
Jérôme était un bon vivant. Il croquait la vie à pleines dents. Reine se souvient qu'il voulait toujours qu'elle lui apprenne à faire les plats qu'elle lui concoctait. Mais difficile pour cette bonne cuisinière d'enseigner ses recettes qu'elle cuisine au nez et à l'oeil. Jérôme ne s'est pour autant jamais lassé de vouloir faire.
Jérôme dans les souvenirs de ses enfants (Stella, Steeven et Nils)
Nils, 10 ans, évoque ses copains qui rapportent avoir un papa pas toujours très gentil, et lui de répondre que le siens est très gentil, et qu'il l'emmène au solfège par exemple.
Steeven, 15 ans, est plutôt discret quant à l'évocation de son papa, il vit son deuil à sa manière, tout en évoquant épisodiquement les bons souvenirs avec lui.
Stella a 18 ans. Elle était proche de Jérôme par le jeu, évoquant un papa enfantin, "foufou", qui lançait son pied pour tomber en arrière à la Jacky Chan ! Mais plus sérieusement il emmenait sa fille à l'arrêt de bus où il lui envoyait un bisou, qu'elle préférait cacher par gêne comme le font les ados dans de telles circonstances. Ou bien quand il avait remercié Mickey lors d'un voyage à Disney Land Paris.
Amusée, Stella raconte qu'un jour, Jérôme et ses amis descendaient dans l'ascenseur et que l'un d'entre eux avait laissé échappé une flatulence silencieuse qui avait embaumé tout l'espace restreint. Quand d'autres ont voulu entrer, l'un d'eux sentant l'odeur a préféré ne pas se joindre au groupe mais que l'autre n'ayant pas eu le temps a dû subir l'odeur pendant le voyage menant à son étage.
Que dire du vide que laisse une telle personne auprès de son entourage. Mais si la mort arrête la vie, elle n'arrête pas le lien. Jérôme n'est plus là où il était mais il est partout où ses proches sont. Il fait partie d'eux pour toujours.
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